Abbeville – Spectacle “Matricule 15792, classe 1902”
ABBEVILLE 80
dans le cadre du centenaire de 1914-1918
Récit épistolaire par le soldat Paul Retault, matricule 15792 (classe 1902), mort pour la France le 23 juin 1916 à Verdun.
Mise en scène de Jérôme Wacquiez avec les élèves d’Art Dramatique et des élèves pianistes et violonistes du Conservatoire à Rayonnement Régional d’Amiens
Professeur de chant : Jean-Philippe Courtis / Jean-Pierre Baudon
Professeur de danse jazz : Christine Mikalazyk
Vidéaste : Yuka Toyoshima
Scénographie et costumes : Flo Guénand
L’origine du projet
Il s’agit d’une histoire qui n’a jamais été racontée. Celle de Paul Retault, platrier comme son père, né dans le Berry, au Blanc, le 28 mars 1882. Il fut l’un des 1 397 800 soldats mort pour la France lors de l’un des plus grands conflits mondiaux de tous les temps, et son histoire fait parti de la notre pour toujours…
Paul Retault est un parent de Jérôme Wacquiez, le directeur artistique de la Compagnie des Lucioles. et responsable du pôle art dramtique du Conservatoire à Rayonnement Régional d’Amiens. Depuis un siècle, la famille a conservé l’intégralité de sa correspondance, depuis sa mobilisation au sein du 68e Régiment d’infanterie, le 9 octobre 1914, jusqu’à sa mort, le 23 juin 1916, dans le secteur de Vaux- Chapitre, durant ce qui restera dans l’Histoire comme une des plus violentes attaques allemandes de la bataille de Verdun.
Affecté dès sa mobilisation au dépôt des convalescents de la caserne d’artillerie Forgeot, à Châlons-sur-Marne, Paul Retault a consigné ses débuts de soldat dans un carnet de route et son quotidien dans de nombreuses cartes postales et lettres qu’il adressait à sa femme, Julia, et sa petite fille, Paulette. Paul Retault a vécu d’abord la vie à l’arrière du front, au contact des blessés, il a été cantonné à Chalons-sur-Marne, puis évacué à Perpignan. Il est ensuite envoyé vers l’Oise et le Pas-de-Calais en renfort au sein du 407e Régiment d’infanterie pour être finalement stationné à Verdun au plus fort des batailles. La dernière lettre de Paul à sa femme sera écrite le jour même de sa mort, où il sera fauché par un obus de gaz suffocant, sur le front de Verdun.
Note d’intention
Avec pour point de départ un travail de déchiffrage et de mise en perspective de ses écrits avec les recherches historiques sur le sujet, le spectacle met en scène le quotidien d’un soldat, d’un poilu parmi tant d’autres, avec ses espoirs, ses craintes, ses peurs. Il s’agit de montrer par la mise en scène, dont les éléments scénographiques sont tirés exclusivement de la documentation laissée par ce soldat, tous les aspects de la vie au front à cette époque : celle des tranchées bien sûr, mais également celle de l’attente des permissions, des corvées, des voyages lors des déplacements et des évacuations, et la découverte de la guerre et de ses horreurs. La pièce montre également le quotidien des lignes arrières, la tension qui habite les familles dont les parents sont au front, le malheur qui s’abat sur eux à l’annonce de la mort d’un proche, mais aussi la frivolité du Paris de l’époque, le cancan, le music-hall et le Moulin Rouge.
Il ne s’agit pas ici de figurer l’horreur de la guerre mais bien de la suggérer. La pièce montre la création d’un spectacle d’époque sur la vie de Paul Retault, ce qui permet à Jérôme Wacquiez et ses élèves de s’exprimer au travers de différentes disciplines : le théâtre mais aussi le chant et la danse. Les comédiens interprètent donc à tour de rôle Paul Retault, ses compagnons d’infortune, les membres de sa famille mais aussi d’illustres personnages du Paris des années folles. On y croise donc Sarah Bernhardt, Pablo Picasso, Eric Satie ou Ernest Hemingway.
La scénographie se compose de panneaux coulissants réalisés à partir des portraits et cartes postales d’époque. Afin d’illustrer chaque moment de vie, ces panneaux seront tour à tour mis en avant dans la mise en scène. Des projections vidéo accompagnent le jeu des comédiens et illustrent les situations. La création défend ainsi une vision de l’intime et du quotidien d’un homme condamné d’avance. En retraçant la trajectoire du soldat, Jérôme Wacquiez et les élèves du CRR d’Amiens dressent un portrait d’une France en guerre, où les messages d’encouragement et d’espoir cachent une terrible détresse, tant au front qu’au sein des lignes arrières.
Séance scolaire à 14h00 Séance tout public (à partir de 13 ans) : 20h30 Tarif unique 4€ Réservation : 03 22 20 26 86