Polyptyques Sylvestres, Chimères et autres apparitions 🗓 🗺
ABBEVILLE 80
“Polyptyques Sylvestres, Chimères et autres apparitions” de Bernard Vincent.
Des paysages flamands au romantisme, au symbolisme, au surréalisme… les éléments les plus anodins de la nature constituent souvent la référence privilégiée à partir de laquelle les artistes élaborent leurs visions les plus fantastiques. Bernard Vincent, s’emparant à son tour de quelques bribes du réel, entreprend de construire, avec les moyens de la photographie numérique et grâce à quelques manipulations non destructives, une forme de land-art virtuel imprégné de références à toutes les formes de paysages fabuleux et aux grands mythes constitutifs des cultures planétaires.
Présentation de l’exposition par l’artiste :
“Confronté à l’austérité géométrique monumentale du jardin de l’ancien Carmel d’Abbeville, j’ai très vite perçu de quelle façon mes compositions pouvaient entrer en résonance avec la forme et l’esprit d’un tel lieu.
L’application à des formes naturelles de principes mathématiques engendre un ordre fondé sur des règles qui disciplinent leur apparent chaos en exaltant leur plasticité. Fruit d’un dialogue constant entre la subjectivité et l’esprit de géométrie, entre l’inconscient et les références culturelles, chaque image, par les multiples lectures qu’elle propose, doit inciter l’observateur à se projeter dans cette étrangeté énigmatique pour y rêver, peut-être, mais aussi pour y puiser le désir de s’approprier à son tour le monde qui l’environne en le façonnant selon ses propres choix, et surtout, pour y trouver la force de rompre avec l’ordre imposé en imprimant sur le réel les traces du libre exercice d’une volonté.
Ces images ont une raison d’être si elles incitent celle ou celui qui les regarde, quels que soient son âge, sa culture, son statut social, à agir sur le monde pour le comprendre et se comprendre dans le monde. L’installation d’Abbeville présente d’autres caractères spécifiques. La fonction religieuse, inscrite dans l’histoire du lieu, m’a amené à expérimenter la forme du polyptyque.
La monumentalité des espaces m’a contraint à appliquer à mon ouvrage une échelle jamais atteinte jusque-là.
C’est à l’art des grands retables que j’ai songé très vite en arpentant ces nefs et travées de verdure. Bien que profane, mon travail est aussi un modeste hommage à ces témoignages de la foi. ”
14h/18h au Carmel, 36 rue des Capucins, jusqu’au dimanche 12 octobre. Infos : 03 22 20 27 05
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