“Les comtes de Ponthieu et la bataille de Bouvines” (27 juillet 1214).
ABBEVILLE 80
Conférence par Mme Raphaële Jaminon-Boinet, docteur en histoire médiévale.
La bataille de Bouvines s’inscrit dans un contexte bien particulier : l’extension du domaine royal et des prérogatives du souverain.
Entre 1203 et 1206, le roi Philippe Auguste parvient à prendre au roi d’Angleterre, Jean sans Terre, la Normandie ainsi que ses possessions au nord de la Loire. Suite à ces lourdes pertes territoriales, le Plantagenêt prépare sa revanche. Pour ce-faire, il s’allie avec l’empereur Otton de Brunswick, Renaud de Dammartin, comte de Boulogne et Ferrand de Portugal, devenu comte de Flandre en 1212. La coalition essuie un premier échec face aux troupes royales, à la Roche-aux-Moines, près d’Angers, le 2 juillet 1214. Cependant, la victoire de Philippe Auguste est véritablement scellée le 27 juillet à Bouvines, entre Tournai et Lille, à l’issue d’une bataille qui se déroule un dimanche, selon la volonté de l’empereur. Ce succès prend alors toute une dimension symbolique sur laquelle va se fonder la propagande royale. On en conclut que Dieu, de son bras vengeur, a protégé le roi de France qui gagne ainsi doublement en légitimité, face à l’Empire et face aux grands feudataires. Il revient triomphant à Paris avec ses troupes et bon nombre de prisonniers. Parmi eux, Renaud de Dammartin et son frère, Simon qui n’est autre que le gendre du comte Guillaume de Ponthieu, mais aussi son futur successeur.
En effet, alors que son beau-père combattait auprès des troupes royales, Simon de Dammartin avait pris le parti de la rébellion. Cette félonie a des conséquences considérables et durables sur le comté de Ponthieu. Mme Jaminon-Boinet se propose de revenir sur les circonstances de la bataille de Bouvines, le renforcement du pouvoir royal dans l’ensemble de son domaine et en particulier dans le comté de Ponthieu.
14h30, Salle de réfectoire de l’ancien Carmel, entrée libre.
Infos : 03 22 24 00 03