“L’eau à Saint Riquier”
ABBEVILLE 80
“L’eau à Saint Riquier”.
Conférence de Me Philippe d’Hellencourt, membre correspondant de la Société d’Emulation d’Abbeville. Le cours actuel du Scardon qui prend sa source à Saint Riquier pour se déverser dans la Somme à Abbeville avait au Moyen Âge, au XVIIIe et au XIXe siècle un débit beaucoup plus important.
Les données de la géologie et les historiens, d’Hariulfe à ceux du XIXe siècle, attestent que l’emprise du Scardon s’étendait sur plusieurs dizaines de mètres, alimenté par plus de 7 sources permettant le fonctionnement de moulins à eau tout le long de son cours et la navigation des barques de pêcheurs qui, venus de la côte picarde par Abbeville alors port de mer, pouvaient atteindre Saint-Riquier lors de la marée haute.
Depuis lors le Scardon, dont le débit s’est considérablement réduit, n’est plus alimenté que par deux sources, celle « de bonne fontaine » dans Saint-Riquier et celle “des trois pleureuses” ou “de Mirandeuil” à Drugy.
L’eau du Scardon, des marais, des étangs et des viviers, ainsi que l’eau des puits était indispensable à la vie de la population locale, et ce jusqu’au XIXe siècle.
Marais, étangs, viviers et cours d’eau fournissaient des poissons de rivière, mais permettaient aussi l’acheminement des poissons de mer, essentiels à l’alimentation. On y trouvait les osiers et les saules pour la couverture des maisons et pour la fabrication d’ustensiles de pêche. On y exploitait même le sable pour la construction, alors que les mares servaient à abreuver le bétail.
Les eaux courantes étaient considérées pour la boisson comme supérieures à celle d’Abbeville et on venait “prendre les eaux” à Saint-Riquier !
Enfin l’eau servait au brassage de la bière et à la fabrication du pain, éléments majeurs de la nourriture d’autrefois.
14h30, Salle de conférence, Carmel d’Abbeville, 36 rue des Capucins.
Infos : 03 22 24 00 03