Marais & Cocteau “La Chance était au rendez-vous” 🗓 🗺

LE TOUQUET

“Très jeune, j’ai décidé que j’avais de la chance… Je suis l’injustice même”. Jean Marais. 

I -INTRODUCTION : 

Depuis 1995, Frédéric Lecomte-Dieu travaille en tant que biographe. Il collabore entre autres avec les archives nationales américaines. Il est aussi chez Art Média en tant que scénariste pour la préparation de son film « Janus ».

A ses débuts, il travaille au sein du Festival de Cannes, le Festival du Film Romantique de Cabourg, le Festival d’Avoriaz, le Festival du Court Métrage de Brest en tant qu’attaché de presse où il collabore avec des acteurs et actrices tels qu’Alain Delon, Jean Luc Godard, Lambert Wilson, Arnold Schwarzenegger, Mireille d’Arc, Madonna, Lauren Bacall, Jean Claude Brialy avec lequel il se lie d’amitié. Le parrain de théâtre de Jean Claude Brialy n’était autre que Jean Marais.

En juin 2013, il rédige un abécédaire intitulé MARAIS & COCTEAU, LA CHANCE ETAIT AU RENDEZ VOUS. Ce livre est préfacé par Jean Pierre Dermit filleul de Jean Cocteau. Sa couverture a été validée par le Comité Jean Cocteau, présidé par Pierre Bergé.

Cette biographie a été suivie d’une exposition présentée durant l’été 2013 à Menton et à Biot avec le soutien officiel des deux municipalités et du musée Jean Cocteau. Elle a attiré des milliers de visiteurs. Elle fut présentée à Menton sur le parvis « la salamandre » du musée Jean Cocteau avec entre autres une projection du film en plein air « la Belle et la Bête ».

L’exposition a ensuite été présentée à Waterloo, à la salle des écuries du 11 septembre au 27 octobre 2013 avec le patronage du collège communal de Waterloo en prélude au 1er Festival du Film Historique de Waterloo.

Pour la station du Touquet, Frédéric Lecomte Dieu présentera :

*des photographies légendées de Jean Marais, Jean Cocteau et de leurs proches.

*des lithographies originales de Jean Cocteau

*des lithographies originales de Pablo Picasso

*des lithographies originales d’Henri Matisse

*des objets uniques créés par Jean Marais en 1970 qui seront mis en vente durant l’exposition

*documentaires.

*visites guidées le samedi à 15h-17h.

Jean Marais , invité à l’émission de Bouillon de Culture, avait confié : « la chance était au rendez-vous ». Cette exposition retracera le parcours d’un homme humble, passionné par le verbe et l’humanité. Sa rencontre avec Jean Cocteau sera un point déterminant dans la suite de sa vie artistique. Après la disparition de Cocteau, il poursuivra son chemin tout en gardant la voix de son mentor.

Jean Marais nait le 11 décembre 1913 à Cherbourg. Il ne passera que très peu de temps avec ses parents. Son père vétérinaire , Alfred Marais, est appelé au combat, il ne le reverra plus avant la fin de la Première guerre mondiale en 1918.

Sa mère, Aline, quitte son époux pour aller s’installer à Paris. Jean est élévé surtout par sa tante. Il connaitra plus tard la vérité : sa mère faisait des courts séjours en prison.

Ses débuts au théâtre sont diffiles. Son premier professeur lui conseille de se présenter au Conservatoire : « ce serait un miracle si tu es refusé ». Comme le confiera plus tard Jean Marais : »le miracle a bien eu lieu » . Il est recalé. Ses amis sont déçus pour lui, mais Jean Marais leur rétorque : « c’est une chance ! ».

Il prend donc des cours au théâtre de l’Atelier dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Son professeur et comédien, Charles Dullin (1885-1949), travaille avec les plus grands. Il est à l’opposé des enseignants du Conservatoire : c’est un anti-traditionnel et anti-conservateur. Jean Marais s’y épanouie avec bonheur. Il le considère comme un génie.

Jean Marais obtient quelques figurations qui lui permettent d’être échangées contre des leçons gratuite avec le maitre. Une personne le contacte pour lui proposer une audition pour un rôle muet pour une adaptation « OEdipe Roi » de Jean Cocteau. Il manque des rôles masculins. Il arrive au studio situé rue de Douai à Paris, un samedi après midi à 16 heures. Il demande à passer en premier : « je ne veux pas rater mon cours chez Dullin et il a lieu toujours le samedi soir ». Il passe donc le premier. Mais Cocteau n’est pas là. Les heures passent et il n’est toujours pas là. Jean Marais quitte le studio sans passer son examen et annonce : « si Cocteau est là après mon cours chez Dullin, je reviendrai ».

Dans la soirée, il revient rue de Douai. Cette fois, Jean Cocteau est bien présent. Il lui offre le rôle du choeur antique. Nous sommes en 1937. Comme l’écrira plus tard le comédien : « j’ai vécu 24 ans avant de naître ».

Pendant les répitions, Jean Cocteau lui propose de remplacer Jean Pierre Aumont pour sa future pièce au théâtre de l’oeuvre : « les chevaliers de la Table Ronde ». Marais accepte aussitôt. Il lui dépose dans sa loge un de ses dessins en le lui dédicaçant : « un mystère entoure ta naissance ». Il apprendra plus tard que son vrai est peut-être l’amant de sa mère : Eugène Houdaille.

L’histoire entre Cocteau et Marais débute ainsi. Leurs 25 années passées ensemble marqueront à tout jamais l’acteur.Ils résident dans un minuscule studio au 36 rue Montpensier.

En 1939, pendant la seconde guerre mondiale, il trouve attaché à un arbre dans la forêt de Compiègne un chien . Jean Marais a le coup foudre, il le ramène chez lui : »quand je l’ai détaché, je ne l’ai plus jamais attaché de sa vie ». Moulouk suivra pendant longtemps la carrière de son ami. Il confie à un journaliste : » je ne suis pas superstitieux mais la chance est venue avec Moulouk ! ». Son chien est souvent comme « acteur » dans ses films.

Entre 1942 et 1944, il ne cesse de tourner : « Carmen », « l’éternel retour » a qui détermine ses vrais débuts, A la libération de Paris, il s’engage dans la 2eDB du général Leclerq. Il emmène son chien avec lui. Les officiers sous le charme acceptent la demande de l’acteur. Lorsqu’il traverse les villes, des dizaines de personnes se précicitent sur eux pour leur donner des biscuits ; ce qui fait beaucoup rire Jean Marais.

A son retour, Jean Cocteau lui écrit le chef d’oeuvre : « la belle et la bête ». Le tournage prés de Senlis et dans la Loire est très dur avec les lourdes séances de maquillage. Cocteau doit intérrompre le tournage en raison de malaises. Il est envoyé à l’hôpital Pasteur pendant trois semaines. Cocteau reprend le tournage, il porte un chapeau pour éviter la chaleur des projecteurs. Jean Marais et Josette Day éblouissent le réalisateur. L’oeuvre est exceptionnelle.

Le film sort dans les salles en 1946 avec un immense succés. Il lance définitivement Marais qui deviendra l’éternel jeune premier du cinéma français.

Il joue ensuite la pièce « l’aigle à deux têtes » de Cocteau puis enchaine un autre film du poête : « Orphée » qui confirme les talents de Marais aux yeux des critiques et du public.

Il entre à la Comédie française en tant que metteur en scène et comédien.

Dans les années 1950, Marais s’éloigne de Cocteau. Il tourne avec les plus grands : Sacha Guitry, Jean Renoir et Visconti. Il tourne ensuite la magnifique

Gadaption d’Alexandre Dumas : « le comte de Monte Cristo ». Le film est un succès populaire.

Il prend le rôle d’Orphée lors du dernier tournage avec Cocteau en 1959. La même année, il obtient un immense succès avec « le bossu » . La presse salue son courage pour ses cascades où il n’est jamais remplacé. Pourtant, il confie aux médias qu’il ne fait jamais de sport : » c’est peut-être grâce à cela que je suis en forme, je ne suis jamais fatigué ».

Il enchaine les grands films avec « Capitaine Fracasse » et « le Masque de Fer ».

Edith Piaf décède le 11 octobre 1963, une demi heure plus tard Jean Cocteau succombe d’un oedème pulmonaire. Cocteau disait : « je n’ai peur que de la mort des autres… ». Marais reste inconsolable. Il confie à la presse : « il a passé sa vie à être la chance de quelqu’un ».

Son grand succès populaire arrive avec « Fantomas » aux côtés du comique Louis de Funés. Cette fois, Jean Marais est en haut de l’affiche pour de longues années. Chaque épisode lui arpporte un gros cachet.

En 1970, il tourne avec Jacques Demy pour « Peau d’âne », il a 57 ans.

Il se retire dans le Sud de la France pour écrire, sculpter, peindre… et faire du théâtre à Paris. Il réside alors dans le quartier de Montmartre. Bon nombre de comédiens viennent lui rendre visite. L’entrevue est toujours remplie d’émotion. Jean Marais est resté jeune. Il est toujours amoureux des beaux textes. Il demeure le gardien de la mémoire de Jean Cocteau.

Il rejoint Cocteau le 8 novembre 1998.

Espace Kennedy jusqu’au 2 mars.